Le projet de restauration de la flore patrimoniale de l’herbu du Mont Saint-Michel

Chaque année, près d’un million de visiteurs rejoignent le Mont Saint-Michel en empruntant la passerelle depuis le parking. Mais, en parallèle, beaucoup s’aventurent sur des passages non aménagés, notamment sur l’herbus Est et la digue d’accès. Ces piétinements répétés ont fini par tracer de véritables chemins sauvages, fragilisant les sols, dégradant les herbus et mettant en péril une flore précieuse, mais aussi l’harmonie paysagère de la baie. 

S’étendant sur plus de 4 000 hectares, les herbus — ou prés salés — forment la plus vaste étendue de ce type sur le littoral français. Véritables réservoirs de biodiversité, ils abritent une grande variété d’espèces végétales comme la Crételle hérissée, le Trèfle à folioles étroites, le Tordyle majeur ou encore la Scabieuse maritime. Refuge pour de nombreux oiseaux migrateurs, ce paysage unique est aussi reconnu à l’échelle mondiale : classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, inscrit au réseau Natura 2000 et labellisé Ramsar pour ne citer qu'eux. 

En 2024, l’Établissement public du Mont Saint-Michel et ses partenaires ont lancé un programme de restauration de ces espaces fragilisés. Trois objectifs guident ce projet :

• Restaurer les milieux naturels et les espèces patrimoniales impactés par la fréquentation touristique (flore et habitats) ;
• Améliorer le cadre paysager et les conditions de sécurité pour les visiteurs du Mont Saint-Michel ;
• Sensibiliser les visiteurs au patrimoine naturel de la baie ;
• Pour ce faire, il y a eu plusieurs travaux et aménagements de :  
• Refonte du dispositif actuel de clôtures de l’herbu pour une meilleure gestion des flux ;
• Restauration écologique des zones dégradées (terrassement) ;
• Installation de dispositifs de signalétique et communication ; 

Concernant les herbus Est, un suivi photographique est prévu afin de permettre l’observation de la renaturation de la et ainsi comparer son évolution avec les secteurs proches non piétinés.

Concernant la digue d’accès au Mont, le suivi floristique déjà lancé se poursuivra sur le long terme à raison de deux années de suivis tous les cinq ans.

Pour finir, la valorisation du projet se fait également aussi auprès du public, via des panneaux d’information, des actions de communication et des visites nature permettant de sensibiliser à l’important de la préservation des herbus.

Ce projet a bénéficié du soutien du CEREMA dans le cadre de l’appel à projets national « France vue sur mer », qui encourage un tourisme durable ainsi qu’une préservation des littoraux. Grâce à cette aide qui représente 80 % du montant des travaux, celle-ci a permis la mise en œuvre d’une restauration complète, conciliant accueil du public et protection de la biodiversité.